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L'Homme le plus fort du monde

by Jules

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1.
Thérèse 04:06
J’m’appelle Thérèse, j’ai deux garçons Et comme mari un tire-au-flanc Bref, j’ai 3 boulets à la maison Je vous assure que j’en sue eau et sang Ils ne savent rien faire d’leurs dix doigts Des empotés pathologiques Mon époux c’est le pire des trois Il est cul-de-jatte c’est génétique Téléphone Thérèse , parle moins fort Therese Baisse la pub Thérèse, mes chaussettes Thérèse Où sont-elles Thérèse ? Je suis en retard Thérèse Je crois qu’on sonne Thérèse, Vas-y donc Thérèse Moi j’suis occupé, mon calepin Thérèse J’Trouve plus rien Thérèse, où tu l’as rangé ? J’ai envie de m’mettre au haschich Pour oublier que c’est le bagne mon rôle d’ épouse moi c’’est bonniche Comme au bon temps de Charlemagne Si je me plains d’être asservie il me dit « ça va j’allais le faire » il comprend pas pourquoi je chouine, accuse mes hormones mes ovaires Si je croyais au prince charmant J’aimerais qu’il vienne sur son cheval j’lui repasserais son déguisement Pour peu qu’il m’emmène en cavale Mon sirop Thérèse, gratte-moi le dos Thérèse Je crois que j’suis mal fichu, les papiers Thérèse Ceux de la bagnole, tu les a pas vus ? Fais pas cette tête Thérèse, on dirait ta mère Tu t’es regardée ? Qu’est ce qu’on mange Thérèse Encore comme hier ! Tu t’es pas foulée Où tu vas Thérèse ? Mon whisky Thérèse Il va venir tout seul? Moi je rentre du boulot,et c’est reparti Tu refais la gueule. Où tu vas Thérèse ?
2.
Inavouable 03:06
Quand je suis sale comme un pourceau je mets du parfum en camouflet je fais semblant de ne pas voir les gens à qui je n’ai pas envie de parler J’écrase sans trembler les diptères, des petites mouches toutes mignonnes et comme tous les hommes délétères je jette par la fenêtre mes chewing -gums je ponds des histoires rocambolesques pour annuler un rendez-vous pour mes retards, je fais de même ce n’est surtout pas de ma faute du tout Je vous l’accorde c’est inavouable c’est pas glorieux, c’est pas pendable mais avant qu’on devienne bons amis de vous l’avouer je trouvais ça plus poli je ne passe jamais plus de trente secondes sur la station de France Culture mais je chante quand passe sur les ondes du Joe Dassin dans la voiture j’oublie le prénom de mes congénères même ceux qui me pèlent les châtaignes j’oublie les dates d’anniversaires mais j’adore qu’on retienne la mienne devant un bébé je m’émerveille même s’il ressemble à une clé de douze pour mes amis je suis franc pareil quand il me sonde sur leurs épouses Je vous l’accorde c’est inavouable c’est pas glorieux, c’est pas pendable mais avant de vous conter fleurette de vous l’avouer j’trouvais ça plus correct Y’a un tas de livres que je n’ai pas lu pour pas passer pour un baigneur le monceau de films que je n’ai pas vu je peux en parler pendant des heures je ne triche pas encore sur mon âge mais soyez sûrs que ça viendra je pique du raisin sur l’étalage au volant je suis de mauvaise foi j’imite De Niro devant la glace heureusement que personne ne le voit dernier coup de lime pour perdre la face je lis Voici aussi des fois Pour finir les tendres secrets après je vous laisserai la main pour moi le foot ou Hugues Aufray c’est plus que St Roch et son chien Je vous l’accorde c’est inavouable c’est pas glorieux, c’est pas pendable avant de m’inviter à vos fêtes de vous l’avouer j’trouvais ça plus honnête Je vous l’accorde c’est inavouable c’est pas glorieux, c’est pas pendable avant que vous me trouviez beau de vous l’avouer je trouvais ça plus réglo
3.
A l’aurore je m’isole dans mon jardin aux herbes folles Les femmes me rendent indifférent je règne ainsi au gré du temps je n’invite quasiment personne a part Haydn et Paul Simon mes cheveux fainéants jusqu’aux paupières je vis reclus dans ma tanière Jambe de Laine Je n’attends rien ça me suffit les heures ruissellent dénuées de bruit Taillant la pierre ou bien le bois la quiétude au bout de mes doigts quand je m’énerve c’est pas souvent mes yeux se mouillent comme un enfant devant ma porte j’ai dû laisser mes vieilles amours civilisées Jambe de laine Un sauvageon un peu salaud un vieux loup de mer sur son îlot Rien ne m’oppresse sauf l’inertie dans laquelle ce monde pourri je laisse aux dieux leurs bonnes consciences qu’ils m’oublient je sors de la danse faire du profit ou faire la cour qu’importe demain il fera jour ils peuvent bien tous se talocher je leur souhaite beaucoup de succès Jambe de Laine
4.
Tony 03:57
Ne te moque pas de moi, je suis saoul J’ai soupé des railleries, maintenant je m’en fous C’est normal toi t’es trop jeune pour m’avoir connu Au temps de ma splendeur, des hourras, des bravos j’en ai entendus On me reconnaissait je m’étais fait un prénom Les femmes se bousculaient pour tâter ma réputation Un colosse invincible dans son beau collant noir Concentré, ignorant leurs fous rires arrogants pour la bête de foire Je levais des haltères à la pelle Soulevais des montagnes d’enclumes Je pliais les barres de fer comme du vermicelle Je portais des armoires comme des plumes Un gorille féroce et son torse velu Je prenais l’air sévère, animal bourru Je sortais de ma cage en brisant les barreaux Fallait voir tous ces gosses, bouche bée devant mon cou de taureau Ca me manque, c’est vrai Je suis seul, c’est vrai Je bois un peu, c’est vrai Faut comprendre tu sais Maintenant je suis vieux, dis-moi à quoi je sers Je voudrais simplement revenir en arrière Refaire le dur, dans toutes les fêtes du village Remonter ma petite estrade et surtout, ne plus avoir mon âge Redevenir l’homme le plus fort du monde Tony la Muraille de Vierzon Comme avant que les années ne sonnent la fronde Comme avant que mes os ne se morfondent Et lever des haltères à la pelle….
5.
Si lourd ce vide, si morne ta peine Si présente ton absence dans mes veines Regarde moi je n’ai plus d’orgueil Nu comme un verre je câline mon cercueil J’ai perdu le goût et toutes les couleurs J’aime l’amertume de tes pleurs Un surin rouillé me poinçonne le cœur L’acidité de ton malheur Je bêle au secours, la tête sur les genoux Continue de mourir.merci beaucoup Toi tu salives à me voir desséché Je me languis de te voir couler Ton absence.Ca va passer Ca va passer mais je tombe en attendant ta main Je ne t’aime plus je suis déjà loin Quand tu rentreras on refera l’amour Si meurt ton âme j’en serais le vautour Je reset tout je mange mon téléphone Tu m’as détruit petite conne Ca y’est je n’ai plus mal mes os se séparent M’entends-tu jouir dans tes cauchemars ? Ton absence.Ca va passer Allez, souris-moi je chante pour toi Je jubile à l’idée que tu t’époumones Allez, souris-moi je chante pour toi Plus tu as froid plus je frissonne
6.
Pour toi 02:21
Pour toi qui ne voulais pas venir Et d’ailleurs qui ne veux pas rester Pour toi ma sœur qui a vu pire Que les escarres des curés Pout toi le fils de bonne famille Qui s’habille avec des guenilles Pour toi le rasta prépubère Et ton djembé en bandoulière Pour toi qui écoutes France Info Toute la journée dans ton bureau Pour toi le videur de la boite Tu es si beau j’ai les mains moites Pour toi le dernier de la classe Qui faisait rêver les bécasses Et pour toi Nicolas Peyrac Avant ton énième come-back Pour toi l étudiant éternel Pour prolonger tes APL Pour toi l’intermittent du spectacle Pour toi qu’es toujours pas mariée Mais qui se venge sur son Yorkshire Toi qui a fait banquier Mais joue un peu d’synthetiseur Le mathématicien Plus de boutons que de copain Et puis pour tous ceux que tu aimes Tous les surfers en HlM Pour toi Toi qu’étais si jolie Avant ces coups de bistouris Toi qui voudrait rouler des pelles Malgré ce putain d’appareil Pour toi qu’es toujours pas parti Faut dire qu’il n’y avait plus de taxi Cette chanson elle t’est dédiée Pour que tu puisses te défouler
7.
C’est la ballade pathologique d’un indécis cruciverbiste La page du test psychologique, le questionnaire à choix multiples Truffés de choix cornéliens, le stress lui caresse la main Est-ce que sa vie basculera s’il coche B, s’il coche A ? Mc Cartney ou John Lennon ? Plutôt montagne ou bord de mer ? Pierre Richard, Buster Keaton ? Tu préfères ta mère ou ton père ? Biactol ou bain de boue ? Champs de mine ou guillotine ? Médiateur ou bien voyou ? Alcool ou pénicilline ? La chtouille ou la petite vérole ? Diabète ou cholestérol ? Kropotkine ou Ravachol ? Variété ou Rock’n’roll ? Il nous faut une vérité Une morale, un look un style. T’es plutôt sucré ou salé ? Plutôt blonde, brune, PD ou gouine ? Pour ou contre les sondages ? Tu préfères l’amour ou l’amitié ? Plutôt arbitre, plutôt otage ? T’es dominant ou dominé ? On va le traquer notre homme indécis ! On doit pouvoir le classer dans une catégorie ! C’est sa dernière ballade C’est le choix de Sophie. De force ou bien de grè, il devra choisir !
8.
Ca fait du bien quand ça s’arrête Les cris du vent, le bourdonnement L’aspirateur qui nous entête Le silence est un soulagement Comme une musique en discothèque Bien trop de bruit, de vrombissement Comme une sirène qui nous inquiète En nous crachant ses hurlements On ferait tout pourvu que cesse La douleur d’un amour mourant On donnerait tout ce qu’il nous reste Pour soulager l’agonisant Un marteau boxe notre couvre chef les affres d’un mal de dents le calvaire a choisi son fief il est tapi et il attend Ca fait du bien quand ça s’arrête finie la pluie, qui nous lézarde Ca fait du bien quand ça s’arrête quand vient la paix sous nos mansardes Ca fait du bien quand ça s’arrête L’instant d’après, quand ca s’arrête la délivrance, le doux moment plus rien ne tonne, ni ne tempête et l’on respire paisiblement
9.
Il était mon ami Où que traîne ma vie Il était mon ami J’étais le sien aussi Il était mon compère Beaucoup plus qu’un copain Un abri et un frère qui me tendait la main Vers le ciel ou la terre il me rendait serein Amnistie de mes guerres Et festin de mes faims Mes yeux rendent ses larmes Il était mon ami Nous aimions la même femme Et nos vieilles manies Mon asile, ma patrie Où le sang et l’esprit Se mélangent et unissent Le noyau et son fruit Surtout pas une idole Je respecte beaucoup trop Nos promesses sur parole Où nous étions égaux Quand je chante, lui il chante S’ il crie, je le suis Il en a assez bavé Mon ami peut souffler Il était mon ami Mon poteau, mon repère Même après qu’on l’enterre Je demande son avis Ca me fout en colère De le savoir parti En colère oui, mais fier Car c’était mon ami [Il somnole dans ma chair Et il rit quand je ris Je veux qu’il me revienne C’est pas dieu que je prie Car je n’ai qu’un seul père Et c’était mon ami Vaut mieux pas que j’apprenne Qu’c’est St Pierre qui m’la prit
10.
J’ai perdu le contrôle de mon Panzer Y’a plus de pilote dans mon avion 8 degrés 6 sur l’échelle de Richter Et mon manège s emballe pour de bon Plier mon linge, tailler le lierre Comme une prière, une oraison Ayant comme seul et unique sanctuaire Un tourniquet qui ne tourne pas rond C’est parti les bras en l’air Soyons Groggy mon cher Albert J’ai brûlé La queue du Mickey c’est la guerre Docteur Schwetzer Ca va trop vite pour que j’interfère Je plie sous la loi de l’évolution Aurais-je vécu bien plus pépère Si j’étais né homme de Cro-Magnon ? Plus ça fait OOOOOH, plus j’accélère Le pied bloqué sur le champignon J’ai vendu les freins, la marche arrière Mon cervelet m’a fait faux bond Et dans mes rêves je suis pacman J’avale des boules sans aucune raison Je m’fais bouffer comme un quidam Par une grippe taquine en mutation Mes vaches grignotent leurs congénères Mes brebis n’ont aucun Parent Mais haut les cœurs, je laisse faire Je suis un garçon très indulgent
11.
J’ai mis dans mon camion ton foulard en coton ton parfum fait la gigue dessus Je voudrais me baigner dans ton fichu J’ ai mis dans mon bahut cet étrange tissu Il me sert d’oreiller pour dormir je le regarde pour te parler, te sentir ça peut paraître idiot mais ce bout de tricot m’aide à calmer ma douleur et arrive à éponger mes pleurs Et dans mon fourgon J’ai l’impression Que les platanes se foutent de ma gueule Les kilomètres ne sont pas honnêtes Et Mano Solo chante que je suis seul J’ai mis mon fardier ton petit porte-clés c’est un arc de triomphe en argent souvenir d’un voyage à Milan J’ai mis dans mon tacot ce ridicule bibelot nous étions alors juste majeurs à nous tous les chemins vers ailleurs Ca peut paraître frivole mais cette petite babiole me rappelle que tous mes châteaux Sans toi finiraient sous l’eau J’ai mis dans mon chariot une petite photo Dessus t’as l’air de me dire «t’exagères » Que ce n’est pas un drame, pas l’enfer T’as raison mon amour Je ne suis parti qu’trois jours Mais cette route que je fais clopin Est longue comme une vie sans pain Le sapin du rétroviseur s’évapore quand je m’éloigne de toi dans ma carriole les mouches sont folles elles aussi veulent revenir sous ton toit
12.
Comme un after de Paradis Ramasser tous les confettis Comme un dimanche un peu pluvieux Comme un novembre un peu brumeux Un peu comme Ostende sous la grêle Un lendemain soir de noël On range les boules du sapin Les guirlandes, les serpentins C’est fini le quotidien Qu’en fait moi j’aimais bien Maintenant qu’on balaye les miettes Finie la fête Plus de grigri, de Martingale Et nos sourires on les remballe Comme un goût de fin de vacances Finies la route et l’insouciance Ciao le Canard à l’orange Le pain d’épice au bois de boulange Troquer le génépi, le porto Pour un bout de pain dans un verre d’eau La gaudriole, le jus de mangue Et nos baisers avec la langue Les jolies promesses ont fané L’automne assassine l’été Comme une fin d’anniversaire Soyez gentils, fermez derrière

credits

released January 3, 2011

J.Fougeron/J.Fougeron-V.Thermidor

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